Les caprices de Marianne, Alfred de Musset.
Généralités sur l'oeuvre.
Les caprices de Marianne est une pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset, parue le 15 mai 1833 et composée de 2 actes. Le premier comporte 3 scénes et le deuxième comporte 6 scénes.
La piéce tient du drame par ses personnages qui mêlent les classes sociales (bourgeois, nobles et valets), par sa structure générale qui se développe en 3 phases (exposition, noeud et catastrophe), sa défense de la jeunesse de son temps et des revendications des femmes.
Elle tient aussi de la comédie par ses personnages contemporains issus de la vie quotidienne, ses fantoches à côté de personnages plus nôbles, ses passages où les actions sont vives, où le langage est proche de celui de la conversation.
Elle tient enfin de la tragédie par l'assombrissement de l'atmosphère, la marche vers la mort d'un personnage expiatoire, Coelio, les thémes de la passion, de l'amour et de la mort.
Résumé de l'oeuvre.
Marianne, à peine sortie du couvent, épouse Claudio, un juge austére. Elle passe sa vie entre sa maison et l'église. Coelio, un jeune homme romantique, sensible et fragile croise son chemin et tombe éperduement amoureux d'elle. Toutes ses tentatives de l'aborder n'aboutissant qu'à des échecs. Il demande l'aide de son meilleur ami, Octave, un histrion qui a soif de femmes, d'alcools et de fêtes. Il accepte d'aider son ami et de parler à la belle Marianne. La tragédie est nouée.
Acte 2, scéne 1 en lien avec le théme masculin/féminin.
Dans cette scéne, c'est Marianne qui domine car, elle n'est interrompue que deux fois, de manière brêve par Octave.
La première réplique de Marianne, nous expose tout d'abord son cas puis, il y a une sorte d'appel au jugement d'Octave avant de clôre sur l'alternative qui lui est offerte et, qui ressemble tout simplement à l'alternative offerte aux femmes à cette époque.
La deuxième réplique de Marianne semble insister sur la perte des illusions, elle essaye de nous émouvoir en touchant notre sensibilité.
La troisième et dernière réplique de Marianne donne une définition de la femme sous une forme d'opposition.
Tout d'abord, elle évoque une femme objet d'un plaisir éphémére pour les hommes, ceci se voit par le champ lexical de la consommation (goutte, coupe, ses lévres, ...). La femme est donc assemblée à des mots qui sont péjoratifs pour sa personne.
Ensuite, elle évoque une femme libre qui a le droit à la dignité humaine et plus précisément au respect des hommes. Cette femme serait alors aimée pour toujours et non pour une courte durée.
Il y a donc deux représentations différentes de la femme à cette époque faite par Marianne. Dans un premier temps, c'est une sorte de description de la femme;de son utilité par un point de vue masculin. Et, dans un second temps, c'est une sorte de souhait de la part de toutes les femmes retranscrit à travers les paroles de Marianne. Celles-ci voudraient être libres ou au moins respectées par les hommes et ne plus être considérées comme des objets que l'on manipule à tout bout de champs.
Tout ceci montre une opposition forte entre les hommes et les femmes de l'époque. L'homme est presque montrer comme un être puissant qui peut faire ce qu'il veut d'une jeune personne frêle et fragile. Dans les paroles de Marianne, nous pouvons voir cette opposition grâce aux mots qu'elle emploit pour s'exprimer et qui s'opposent. Par exemple "bonheur" s'oppose à "plaisir", "une vie entière" s'oppose à "un moment" ainsi qu'à "une nuit".
Dans ces trois parties, le développement est majoritairement fait par l'intermédiaire de questions. C'est comme si Musset voulait faire intervenir le lecteur à travers les répliques de Marianne. D'autre part, à chaque fois, Marianne commence avec une question qui est pour les deux premières un peu négatives. On dirait presque que Marianne dit quelque chose sous forme interrogative alors qu'elle pourrait très bien dire de manière directe ce qu'elle veut nous faire comprendre.
Cette scéne peut être considérée comme un plaidoyer en faveur des femmes qui étaient à "plaindre" à cette époque malgré quelques évolutions.